Thème : La place de l’enfant dans les nouvelles parentalités.
Il pourrait paraître très banal de redire que nous sommes entrés dans une ère de remise en cause profonde des processus de parentalité. Pourtant, sous l’effet de constants remaniements de notre société, de la remise en question des processus vitaux engendrée par les découvertes biomédicales et encore du fait des bouleversements dans les échanges inter-humains, la parentalité ne cesse d’être requestionnée, déconstruite et toujours réaménagée. De fait, en se détachant de la conception biologique, la parentalité peut se revendiquer sous de nouvelles formes : - parentalité médicalement assistée, - parentalité d’enfants prématurés, - monoparentalité, - parentalité adoptante, - parentalité homosexuelle, - parentalité post-mortem, - parentalité partagée ou déléguée aux grands-parents, etc…. Dans tous les cas se pose alors la question de la construction identitaire de l’enfant, plus particulièrement au travers des modifications du jeu oedipien que ces nouvelles parentalités introduisent. Par ailleurs, dans cette déperdition de références, les parents sont mis devant la nécessité d’inventer leur propre mode de parentalité. Cette nécessité est d’ailleurs encouragée par une société en «perterecherche » de repères : «soyez parents comme vous l’imaginez». Voilà un message bien singulier, voire paradoxal à l’écoute duquel les parents sont invités à «s’autoréférencer», c’est à dire à être aux prises avec la tentation de la toute puissance du désir et du tout amour. Comme toute illusion, celle-ci va s’évanouir sous le coup de la réalité car l’amour ne dispense pas de l’éducation donc de la frustration. C’est ainsi que nous rencontrons des parents subitement désemparés, insécurisés avec leurs bébés de l’insécurité. Dans la spirale de l’anxiété débordante, la tentation est alors très forte de reconvoquer les limites au risque de se laisser envahir par des fantasmes défensifs de maîtrise. Alors, le raccourci du pouvoir répressif va-t-il subroger à l’autorité éducative rassurante et constructive ? Le soutien structurant des capacités créatrices de l’individu va-t-il céder le pas à des tentatives de nivellement normatif ? Au cours des RENCONTRES DE PERINATALITE d’AVRIL 2007, nous vous proposons comme à l’accoutumée au point de rencontre de la pédiatrie, de l’obstétrique et de la pédopsychiatrie, de reparcourir les chemins complexes du «devenir parent aujourd’hui» et de tenter d’y repérer les impasses possibles mais aussi les perspectives nouvelles qui structureront, peut-être, les paysages de la société du futur.
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Paul MARCIANO : « Les étapes évolutives de l’enfant et les nouvelles parentalités »
Margarita IBAÑEZ : « Liens d’attachement et liens de filiation: convergences et différences »
Geoffrey WILLEMS : « Evolution contemporaine du droit de la famille en Europe: les questions posées, les réponses envisagées »
Martine GROSS : «Familles lesbiennes: deux parents ou bien deux mamans ? »
Gérard NEYRAND : « Monoparentalités et enfance: un sujet controversé »
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Françoise HURSTEL : « Les paradoxes de l’enfant du désir »
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Nadia RACHEDI : « Mère personne, mère sociale: comment se situe la PMI ? »
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